Déshabiller Pierre pour habiller Paul

C’est vraiment l’expression qui me vient quand je pense au DIEP. On prend au ventre pour donner au sein.

'Barbie-Dolls' de Chris Jordan (2008)

‘Barbie-Dolls’ de Chris Jordan (2008)

C’est ce qui peut paraître saugrenu pour celle qui ne se lance pas dans cette reconstruction. En effet, à la place d’une petite cicatrice de mastectomie de 18 cm environ, on a au finish quelque chose comme 70 cm et quelques si on met bout-à-bout l’ensemble des coutures…

Raconté comme ça, ça parait n’avoir aucun sens. Et pourtant, je lis énormément de témoignages en ce moment, et tout cela semble un détail.

La re-création de ce volume si cher (si chair !) apparaît systématiquement comme un bonheur incroyable (si l’on excepte les 5% d’échecs). Les douleurs post-opératoires rapidement oubliées. Les problèmes parfois rencontrés très vite balayés…

Bienvenue dans la secte des Diepées !

Cela ressemble un peu à un accouchement, je trouve. Même excitation et angoisse mêlées avant, même encouragement pour celles qui y sont passées… Et la notion de re-naissance n’est pas loin. Et surtout, on n’y parle pas du tout du cancer. Ca n’est pas le sujet.
Et des mois d’attente aussi font penser à la grossesse. Pour ma part, c’était bien, cette attente. Comme pour mes accouchements d’ailleurs. Il faut du temps pour que les idées se mettent en place.

J’ai eu peu de détails sur les suites opératoires et le séjour à l’hôpital par mon futur chirurgien. Lui, son truc, c’est ce qui va se passer au bloc. Et le résultat. Mais entre les deux… Mystère.

Du coup : recherches sur la toile…
Aucun blog francophone sur le parcours d’une « diepée » à ma connaissance. Par contre le site de l’association pour la reconstruction par DIEP, et qui contient pas mal de témoignages, ainsi qu’un forum « Et Diep créa la femme… » ici, où l’on doit s’inscrire pour avoir accès aux discussions.
Egalement un très bon livre écrit justement par la présidente de l’assoc Ester Lynne : « Au sein… du cancer : guide pour gagner contre la maladie » éd. Dangles, 2008. Ouvrage qui traite largement, en plus de l’aspect traitements, de la relation patiente/corps médical. Ce qui me titille depuis le début.
Avec une instructive interview du professeur Laurent Lantieri… l’homme qui a introduit le DIEP en France. (voir aussi sur le site cette interview ici)

Mon chirurgien a été formé par ce grand gourou justement.

Il m’a conseillé de ne plus trop me poser de questions, et je dois dire que j’ai à peu près obtempéré.

J’en ai quand-même une ou 2 qui tournent en boucle :

. Vais-je comme quasi l’unanimité des femmes diepées, regretter ma décision pour finalement être emballée ?
. Comment vais-je assurer à la maison à mon retour ?

Quel dilemme de devoir passer de nouveau  par la case patiente.

La photo qui illustre ce billet, est de Chris Jordan. Pour en savoir plus sur « Barbie-Dolls », c’est ici !

PS : si certains d’entre-vous voient des pubs sur mon blog, c’est vraiment indépendant de ma volonté, et j’enrage de ne rien pouvoir y faire !!!

Une réflexion sur “Déshabiller Pierre pour habiller Paul

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